Société Française des Amis de Saint-Jacques de Compostelle La plus ancienne de toutes les associations jacquaires – depuis 1950

Jeannine Warcollier

Parmi les fondateurs et les personnalités qui ont contribué au rayonnement de la Société Française des Amis de Saint-Jacques-de-Compostelle, Jeannine Warcollier a défendu durant toute sa vie les valeurs des Chemins de Saint-Jacques en France et en Europe. Elle fut secrétaire générale de la Société, des Amis de Saint-Jacques à Paris depuis 1958 jusqu’à son décès en avril 2016. Elle s’est éteinte à l’âge de 92 ans, restée active jusqu’au bout à la Société Française des Amis de Saint-Jacques. À Saint-Jacques-de-Compostelle, une salle au Bureau d’accueil des pèlerins francophones porte son nom.

Pour rendre hommage à son œuvre, la Société Française des Amis de Saint-Jacques-de-Compostelle a instauré le Prix Jeannine Warcollier destiné à distinguer une association jacquaire française ou étrangère dont l’action en faveur des pèlerins, des chemins de Saint-Jacques et du pèlerinage à Compostelle est particulièrement remarquable.

Une vie au service du chemin et de ses pèlerins

Le nom de Jeannine Warcollier est intimement lié au pèlerinage de Compostelle. Née à Reims (Marne) Jeannine Warcollier est une femme dévouée qui a consacré toute sa vie à la notoriété du pèlerinage de Compostelle et à la Société Française des Amis de Saint-Jacques de Compostelle. Un paradoxe qui l’amusait beaucoup: elle qui n’avait jamais effectué le pèlerinage à pied vers le tombeau de l’apôtre Saint-Jacques a consacré sa vie à la renaissance et à la promotion des chemins de Saint-Jacques et de leurs pèlerins. Les pèlerins qui fréquentaient la rue des Canettes, puis la rue Jean Bart, connaissaient bien l’infatigable secrétaire générale.

Elle était connue et reconnue bien au-delà de la capitale pour son action et ses conférences. Elle est arrivée sur le chemin grâce à l’exemple de son frère qui en 1958 part avec un groupe de neuf étudiants parisiens depuis Parthenay vers Compostelle. La poliomyélite empêchant le jeune Michel Warcollier de marcher, il réalise le pèlerinage dans une charrette, tirée par une jument: Rosalie. Parthenay avait été choisi comme point de départ parce que la famille de l’un des jeunes organisateurs était originaire de cette ville du Poitou et qu’il avait entendu parler d’AimeryPicaud de Parthenay-le-Vieux, connu comme le compilateur du « Guide du pèlerin » au XIIe siècle. Lorsque ces neuf jeunes s’aventurent vers Compostelle, il n’y a rien sur le chemin : pas d’hébergement, pas de balisage, pas de marcheurs, pas de carte et pas encore de « credencial »… Peu après, à la demande de pèlerins qui avaient été arrêtés pour vagabondage, la « Credencial », héritière des lettres de créances fournies par les autorités religieuses aux pèlerins du Moyen-âge, fut créée en France par la Société Française des Amis de Saint-Jacques-de-Compostelle. En 1960, Jeannine Warcollier entre dans la Société, fondée en 1950 sous l’impulsion de Louis Bourdon, Jeanne Vieillard et René de La Coste-Messelière. Dès lors, elle s’attelle à se mettre au service du chemin et de ses pèlerins, éclairant de ses précieux conseils leur pérégrination. Responsable de la publication du bulletin de la Société (l’Écho des chemins de Saint-Jacques) elle répond aux courriers, rédige de nombreux articles. Elle travaille aussi à la correction et la relecture des articles pour la revue du Centre d’Études Compostellanes (CEC), animée et dirigée par Adeline Rucquoi pendant des années, revue savante et érudite : «Compostelle».

Le pèlerinage à pied vers Compostelle a connu un renouveau important lors de l’année jubilaire de 1965. À cette période, l’Espagne a fait de gros efforts pour aménager les chemins et créer des lieux d’accueil.

Jeannine Warcollier contribue à l’organisation d’un grand nombre d’expositions. À commencer par celle de 1967, à l’hôpital psychiatrique de Cadillac-sur-Garonne, fondé au XVIIe siècle par le duc d’Épernon à condition que six lits soient réservés pour héberger gratuitement les pèlerins de Compostelle et dont le directeur du moment s’était passionné pour Saint-Jacques. Jeannine Warcollier « conservait en mémoire toute l’histoire récente du pèlerinage » a rappelé la Présidente de la Société des Amis de Saint-Jacques dans son hommage «Elle a servi l’Apôtre et ses pèlerins jusqu’à la fin».

Catholique, Dame de l’Ordre militaire et hospitalier de Saint-Lazare-de-Jérusalem, Jeannine Warcollier a aussi contribué à la refondation, à Chartres en 1994, d’une confrérie Saint-Jacques-de-Compostelle fondée en 1506 à Paris, qui réunit les jacquets désireux d’entretenir leur dévotion envers l’apôtre et d’accompagner les futurs pèlerins dans leur préparation spirituelle.

Jeannine Warcollier fut à l’initiative de la création de nombreuses associations jacquaires en France, mais aussi en Belgique, en Allemagne, et même en Espagne. Le prix qui porte son nom a pour objet de distinguer une association jacquaire dont l’action aura, dans l’année et avec originalité, aidé les pèlerins en leur apportant des solutions pratiques (balisage, accueil, revues, aides précises…), ou contribué à faire connaître et rendre accessible les chemins au plus grand nombre ou encore accru la connaissance historique du pèlerinage à Saint-Jacques. Il est honoré d’une distinction décernée par un jury placé sous l’égide du président de la Société Française des Amis de Saint-Jacques.