Société Française des Amis de Saint-Jacques de Compostelle La plus ancienne de toutes les associations jacquaires – depuis 1950

Spiritualité

Tout pèlerinage est une démarche religieuse, quels que soient l’époque, le lieu, la religion. Le pèlerinage à Compostelle offre la particularité d’être une démarche individuelle, une réponse consciente ou inconsciente à « l’appel du Chemin », une marche vers le sacré.

Même pour les non-croyants, le fait de marcher, de traverser un espace illuminé d’en haut et intérieurement, vers l’extraordinaire du sacré, la présence sublimante, l’humilité des sources où entre ciel et terre, entre Dieu et l’homme, le lien de l’unité se fait chair, participation, aliment d’énergie pour achever l’œuvre pérenne de l’homme, en elle-même divine.

Alphonse Dupront, « StudiCattolici », 1968

De retour, les pèlerins ont cherché à s’associer, à la fois pour se retrouver autour du culte à l’apôtre Saint-Jacques, pour s’entraider et pour offrir aux futurs pèlerins l’aide et les conseils nécessaires.

La Confrérie de Saint Jacques

En France, fondée le 10 septembre 1994 en la cathédrale Notre-Dame de Chartres, conformément au nouveau Code de droit canonique, canons n° 298, 299 et 321 à 326, la confrérie Saint-Jacques de Compostelle a pour but de « réunir dans une fraternité spirituelle tous ceux et celles qui ont effectué le pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle et veulent en conserver l’enseignement spirituel en mettant en pratique le message que S.S. le pape Jean-Paul II a lancé à Compostelle lors du Rassemblement Mondial de la Jeunesse en 1989 ».

La confrérie est affiliée à l’Archiconfrérie Universelle de l’Apôtre Saint-Jacques, issue de la confrérie fondée en 1501 pour contribuer à la construction de l’Hôpital des Rois Catholiques, et qui porte ce titre depuis 1942, suite à une décision du pape Pie XII.

Les membres de la confrérie doivent porter lors des réunions, suspendue à une cordelière rouge et blanche, une médaille, insigne de la confrérie, reproduction de la médaille de l’ancienne « confrérie des pèlerins de Saint-Jacques de l’Hôpital de Paris » (1506). Les membres de la confrérie ont une réunion annuelle à Chartres et doivent célébrer tout particulièrement la fête de Saint-Jacques.

Histoire de la Confrérie

À Paris, la confrérie Saint-Jacques, attestée dès la fin du XIIIe siècle, administrait un hôpital proche de la Porte Saint-Denis.

Elle fut reconnue par le Saint-Siège en 1325, et par le roi Jean II en 1350. Hommes et femmes devaient avoir accompli le pèlerinage à Compostelle, être présents pour les célébrations religieuses et le banquet du 25 juillet en portant la livrée de la confrérie, confectionnée en bougran rouge, décorée de coquilles brodées ou peintes.

La confrérie administrait le grand Hôpital Saint-Jacques, édifié entre 1319 et 1323 près de la Porte Saint-Denis. Les comptes de l’hôpital, qui accueillait tous les pèlerins, à Saint-Jacques, à Rome, au Mont Saint-Michel, à Sainte-Catherine de Fierbois, à Notre-Dame de Liesse, etc., révèlent qu’en 1368 il avait hébergé 16 690 personnes.

Les pèlerins en provenance du nord rencontraient ainsi, lors de leur traversée de Paris:

  • l’hôpital Saint-Jacques-aux-Pèlerins à l’entrée de la ville,
  • la paroisse Saint-Jacques de la Boucherie, attestée dès la fin du XIe siècle,
  • le couvent Saint-Jacques des dominicains à la sortie de la ville,
  • l’église de la commanderie de l’Ordre de Saint-Jacques-du-Haut-Pas à l’extérieur de l’agglomération.

Dès la fin du XVIe siècle, la confrérie de Saint-Jacques de Paris connut des problèmes financiers alors que les dépenses effectuées lors des processions, messes et banquets ne cessaient d’augmenter et que des plaintes s’élevaient contre les excès de toutes sortes commis à ces occasions. La confrérie regroupait alors des bourgeois et avait ses entrées dans les sphères du pouvoir.

Au cours du XVIIe siècle, la confrérie avait perdu de vue son objet originel, l’accueil des pèlerins pauvres, pour ne plus se consacrer qu’à la sociabilité de ses membres autour des processions, messes et ripailles annuelles. La confrérie disparut dès la fin de ce siècle, bien avant l’édit de Turgot de février 1776 qui supprima toutes les confréries et corporations.

Cette dérive, qui amène la confrérie à ne plus s’occuper que de ses propres membres – pour lesquels sont organisés messes, processions, marches et agapes – aux dépens de l’accueil des pauvres pèlerins, fut commune à toutes les confréries et menace toujours celles qui se sont créées par la suite.

Accueil chrétien

L’hospitalité est l’accueil du voyageur, de l’étranger, de celui dont on ne sait rien. Ni qui il est, ni d’où il vient, ni ce qu’il cherche. Nous savons seulement qu’il s’agit d’un passant, seul, loin de sa maison et de sa famille. Peut-être, comme Jacob (Gn 28,11-19), se sent-il seul dans le monde, mais dans la perspective de Dieu c’est un fils bien-aimé, appelé à découvrir une vie nouvelle, même s’il l’ignore.

La présence chrétienne sur le chemin est essentielle pour conserver la tradition religieuse du grand pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle et y être des témoins actifs de la foi en Jésus-Christ : n’est-on pas là en fait sur un terrain privilégié d’évangélisation, grâce à l’accueil personnel, l’offre culturelle et la liturgie sacramentelle ?

Le répertoire des accueils chrétiens est disponible près de l’association WebCompostella.

Être Hospitalier

La tâche des hospitaliers, de chaque hospitalier, tout au long du Chemin de Saint-Jacques amènera progressivement le pèlerin à méditer, à se retrouver lui-même, à découvrir Dieu en son for intérieur : « La conversion, bien que le discours du prédicateur y dispose, n’est pas une conviction engendrée par ce discours, mais une libre rencontre entre l’auditeur et le Christ, qui se dérobe au prédicateur lui-même. »
Afin qu’en arrivant au but, lorsque s’achèvera sa longue errance, le pèlerin trouve l’espérance et, en recevant les sacrements, comprenne au plus profond de son être le sens de « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie; personne ne va vers le Père sans passer par moi »

Un certain nombre de monastères en France et en Espagne font appel à des hospitaliers bénévoles durant les mois d’été.

Pour être hospitalier dans l’un de ces monastères ou dans un accueil paroissial en France, consulter le site : www.webcompostella.fr

Pour accueillir les pèlerins francophones en Espagne, au terme de leur chemin à Saint-Jacques de Compostelle, ou pour les accueillir dans l’un des monastères espagnols du Chemin, voir la page À Compostelle.